L'homme n'est pas fait pour aimer. Il est fait pour mourir d'amour. Cette vocation est si forte qu'elle contient en elle tous les égarements. C'est ainsi que la pornographie caricature l'amour, en mimant le désir humain de se donner sans réserve. Car l'amour vrai, c'est l'amour au sens fort. L'amour absolument donné et absolument reçu. L'amour comme un don de soi sans retour. L'amour comme accroissement des dimensions du coeur. L'amour comme blessure qu'il faut veiller à ne jamais refermer, dont il faudrait ne jamais guérir. Cet amour qu'on appelait autrefois « charité » et qui nous fait patienter, telle une prière, au seuil de l'autre.
Agrégé et professeur de philosophie, spécialiste de Simone Weil, chroniqueur à La Croix, Martin Steffens s'est imposé comme l'un des jeunes penseurs d'aujourd'hui par son traitement singulier, entre autres, de l'épreuve et de la joie, de la violence et du consentement, de la mort et du corps.