Présentation
Ce deuxième tome sur la réception parfois orageuse du concile Vatican II paraît à point nommé. Il met le projecteur sur des limites du Concile mais aussi sur certaines potentialités d'avenir. Il traite du lien entre l'Evangile et l'Eglise ; thème que le Pape François a remis en chantier. Les problèmes de réception du Concile ne relèvent pas d'un conflit entre différents herméneutiques postconciliaires mais proviennent du Concile lui-même.
La Constitution Lumen gentium et sa vision programmatique, son enracinement dans la tradition et le minutieux travail exégétique, effectué par ses rédacteurs, se révèlera dans la suite être le ressort principal d'une approche à la fois critique et prospective de l'ecclésiologie conciliaire. Des tensions se laissent en effet repérer dans le texte lui-même. Elles concernent les rapports entre l'Eglise et la Synagogue, entre l'Eglise universelle et les Eglises particulières ; elles portent sur la place des charismes, des ministères et styles de vie.
Et puis il y a la vision du monde de Lumen gentium, le changement paradigmatique intervenu depuis les conciles de Trente et de Vatican I ainsi que les évolutions internes à Vatican II. De la sorte, les zones de tensions au sein de la vision conciliaire de l'Eglise, située dans l'histoire et la société, se précisent et s'expriment dans l'histoire éprouvante de la réception, allant de Paul VI par Jean-Paul II et Benoît XVI au pape François et à sa mise en place de la synodalité de l'Eglise.