Le roman Léon Morin, Prêtre de Béatrix Beck, prix Goncourt 1952, en est à sa troisième adaptation à l'écran, après celle de Jean-Pierre Melville, en 1961, avec Jean-Paul Belmondo et Emmanuelle Riva et celle de Pierre Boutron, en 1991, avec Robin Renucci et Nicole Garcia. La confession est aussi libre à l'égard du roman qu'à l'égard des deux autres transcriptions cinématographiques. Mais le tournage en a - heureusement - respecté l'esprit.
Qu'il est bon de voir un film qui ne se complaît pas à montrer un prêtre qui chute, tout en étant bien dans sa peau ! Contrairement à ce que les sirènes médiatiques peuvent dire, la grande majorité des prêtres français est, Dieu merci !, fidèle à son engagement au célibat et heureux de ce don total au Christ. Pour autant, ce prêtre qui est heureux et qui rend heureux n'est pas un superman, mode Don Camillo, croisant la mystique de Fernandel avec le charme de Terence Hill.
Espérons, voire gageons, que le zèle missionnaire de Léon Morin, plus encore que son imprudence, seront l'occasion d'échanges féconds chez (et entre) les prêtres, les séminaristes et les fidèles.
Pascal Ide - Prêtre de la Communauté de l'Emmanuel