Présentation
«Tout est grâce», disait la petite Thérèse. Il faut prendre «tout en gré», répétait Jeanne d'Arc à ses troupes. Plus récemment, Madeleine Delbrêl, cette assistante sociale d'Ivry - une vraie «battante» - aimait dire que nous devrions nous agenouiller devant chacune de nos journées, car Dieu l'a préparée avec amour de toute éternité. Oui, tous les saints de notre histoire ont eu l'audace de croire à ce mystère inouï de la Providence que Dieu exerce sur le déroulement de nos vies. Cette foi était la source de la sérénité qu'ils conservaient au milieu de leurs épreuves et de leurs combats.
Ce mystère est très contesté de nos jours. Beaucoup de chrétiens estiment aujourd'hui qu'il faudrait réviser notre façon de parler et de lire les événements. Après Auschwitz, il ne faudrait plus dire que Dieu est le «Père tout-puissant», le «Maître des temps et de l'histoire», comme nous le chantons encore dans la liturgie.
L'enseignement de l'Église n'a pourtant pas changé. S'appuyant sur la Parole très explicite de la Bible à ce sujet, le Catéchisme de l'Église catholique rappelle que, tout en participant à la colère de Dieu contre les injustices qui abîment trop souvent nos frères et contre lesquelles nous devons nous battre, nous devons aussi nous abandonner avec confiance aux bons vouloirs du Père, même lorsqu'ils nous déroutent. C'est ce que Jésus Lui-même a fait à Gethsémani : «Père, que Ta Volonté soit faite et non la mienne !»
Comme l'affirme saint Paul avec force, «Dieu fait tout concourir» au bien de ses enfants (Rm 8, 28).
Eugène Saladin pour www.librairiecatholique.com
Le Père Descouvemont, prêtre du diocèse de Cambrai et docteur en théologie, prêche de nombreuses retraites et anime une école de prière. Il a été conseiller national des Equipes Notre-Dame de 1991 à 1998 et a publié de nombreux ouvrages, notamment : "Guide des difficultés de la foi catholique", "Guide des chemins de la prière", "Gagner le combat spirituel"
Pendant des siècles, les chrétiens affirmaient que Dieu menait le monde. Cette notion d'un Dieu meneur de jeu est maintenant dépassée sous prétexte qu'Il laisse à l'homme sa pleine liberté. Le Christ lui-même n'a-t-il pas laissé au Samaritain de l'Evangile le soin de s'occuper de l'homme victime des brigands ?
Dans un style direct et simple, le père Descouvemont invite le lecteur à réfléchir sur la divine Providence. L'auteur évoque l'enseignement de Jean-Paul II : les témoignages d'une longue lignée de nombreux saints de notre histoire nourrissent son abandon à la miséricorde du Seigneur et lui procurent la grande consolation de son existence. A titre d'exemple, que de trésors contiennent les lumineuses citations sur l'abandon au « bon plaisir de Dieu » avec :
- la douce tranquillité d'un enfant dans les bras de sa mère, François de Sales bénit « la douceur et la bonté divines en elles-mêmes, quels que soient les évènements qui surviennent »
- le « prendre tout en joie » de Jeanne d'Arc qui avait été l'idéal de Thérèse de Lisieux dès son enfance car « il faut guerroyer avant que Dieu donne la victoire »
- le « je m'abandonne à Toi » de Charles de Foucauld
- le « O Jésus, tourne et retourne moi car je m'abandonne tout à Toi » d'Elisabeth de la Trinité
Certes, L'Evangile nous révèle un Dieu qui se tait, mais Il fait tout concourir à notre bien. Malgré les apparences, c'est bel et bien Dieu qui dirige le cours des évènements à la façon d'un chef d'orchestre dirigeant une partition composée par lui-même avec des artistes qui ne cessent de faire des fausses notes, mais qui n'en exécutent pas moins une symphonie splendide dont la beauté n'apparaîtra que dans l'éternité. Ainsi l'homme est l'exécuteur des desseins de Dieu. En ne se soumettant pas comme une statue dans les mains du sculpteur, estime Jean de la Croix « tu ne surmonteras jamais ta sensualité et tes répugnances, tu ne sauras pas te conduire comme il convient avec tes frères, tu n'obtiendras point la sainte paix, tu n'éviteras pas beaucoup de maux et d'inconvénients ».
Ce message « incroyable mais vrai » reste au cœur de la bonne nouvelle.