Présentation
10 ans après le Concile, le Père Ratzinger, en qualité de professeur, a tenu à revenir aux repères fondamentaux de la foi. Dans son ouvrage, «Principes de la théologie catholique» où il rédige ses réflexions postconciliaires dès 1966, le chapitre 2 reprend magistralement le rapport entre l'Écriture, la Tradition et l'Église que le Concile, avec sa Constitution la plus fondamentale, Dei Verbum, a profondément renouvelé.
Il ne s'agit pas de détruire les traditions au nom d'une seule, d'opposer Jésus à la Tradition, d'opposer l'Ecriture à la Tradition (Luther), l'Ancien Testament au Nouveau, etc... mais de sauver et d'approfondir le centre de l'action divine en Dieu le Père et le Fils car la Lettre se fait chair ; seul le Christ conduit le chrétien à un rapport d'intériorité avec la tradition et de là, la foi empruntera au baptême son vocabulaire et l'enseignement de l'église puisera au cœur de l'Ecriture sainte, échappant ainsi à la raison technique délivrant des formules dogmatiques figées, ou au culte d'un être en soi vide de sens.
L'opposition tradition et progressisme n'a plus lieu d'être. Et l'Ecriture Sainte parce qu'elle nous fut transmise par les Pères de l'Eglise, comme un patrimoine unifié et issu d'une communauté vivante, donne les bases d'une théologie indivise de l'Eglise, une construction de la foi qui cimente encore aujourd'hui la vie des chrétiens. Latéralement, le cardinal ne manque pas de démonter les idéologies de la pensée moderne...
Détruire la tradition, c'est faire de l'Eglise une communauté de management. Couper le Christ de la tradition, de l'Ecriture, c'est refuser sa filiation divine, la transcendance de son être profond, et l'histoire du Salut.